La réglementation environnementale dans l'immobilier est orientée actuellement vers plus de sobriété énergétique dans les bâtiments modernes, en vue de réaliser des économies importantes d'énergie par rapport à la consommation énergétique de bâtiment de conception antérieure, qui sont parfois de véritable "passoire thermique".
De nombreuses aides publiques existent pour le financement des travaux de rénovation énergétique dont par exemple MaPrimeRénov', Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ), la prime "coup de pouce chauffage", le certificat d'économie d'énergie (CEE), la réduction d'impôt Denormandie, une exonération de la taxe foncière pour les travaux d'économie d'énergie, des aides des collectivités locales, etc...
MaPrimeRénov' finance des travaux d'isolation, de chauffage, de ventilation ou d'audit énergétique. Les travaux doivent être réalisés par une entreprise labellisée RGE (reconnue garante de l'environnement). Elle est accessible à tous les propriétaires et à toutes les copropriétés de logement construit depuis plus de 15 ans.
D'autre part, l'intégration des économies d'énergie se manifeste dès la conception des futures constructions.
Focus sur la réglementation environnementale 2020 (RE) :
Les
normes de construction pour les bâtiments se sont renforcées dans leurs
exigences avec l'instauration au 1er janvier 2020 de la réglementation
environnementale 2020 - RE2020, elle remplace la réglementation
thermique - RT2012. En effet, elle s'articule autour de trois axes
principaux selon le ministère de Transition Écologique :
- L'amélioration
de la performance énergétique, et la baisse des consommations des
bâtiments neufs, notamment en matière de performance de l'isolation;
- La
diminution de l'impact sur le climat des bâtiments neufs sur l'ensemble
du cycle de vie du bâti et ceci dès de la phase de construction
(matériaux de construction équipements), puis de la phase d'exploitation
(chauffage, eau chaude sanitaire, climatisation, éclairage), à la fin
de vie (démolition, recyclage des matériaux de construction), d'ailleurs
selon l'Ademe, en 2017 le secteur du BTP a produit 224 millions de
tonnes de déchets, soit 69% des déchets produits en France;
- adapter
les bâtiments aux futures évolutions des conditions climatiques, des
seuils sont à respecter en termes d'isolation thermique, de perméabilité
à l'air et de confort d'été. La vérification du bâtiment devient
obligatoire après les travaux.
L'exemple du bâtiment 22-26 :
Le
bâtiment 22-26 est une approche inédite de l'architecte autrichien
Dietmar Eberle (cabinet d'architecture Baumschalger Eberle) qui a conçu
un bâtiment sans chauffage, sans ventilation mécanique, ou système de
refroidissement (dont la climatisation). La température à l'intérieur du
bâtiment est comprise toute l'année entre 22 et 26 degrés, la stabilité
de la température est assurée par l'importante inertie thermique du
bâtiment, l'enveloppe est constituée d'une structure de murs creux de 76
cm d'épaisseur, dont une couche interne de briques de 38 cm d'épaisseur
et d'une couche externe de 38 cm de briques isolantes. La chaleur
résiduelle des ordinateurs, de l'éclairage des locaux, des usagers
présents (une personne génère entre 80 et 100 watts de chaleur par
heure), et le rayonnement solaire suffisent pour chauffer le bâtiment.
Le premier bâtiment de ce type en France sera construit en 2025 à Lyon
dans le quartier de La Confluence, il s'agit d'un immeuble de 24
logements sur 6 étages en bail réel solidaire (BRS), d'autres bâtiment
22-26 existent en Suisse depuis 2018 (à Lucerne et à Zurich), en
Belgique et en Autriche (à Lustenau) depuis 2013.
La maison autonome : l'habitat pour tous de demain !
La
maison autonome ou la maison autosuffisante est véritablement l'avenir
pour faire face aux enjeux et défis environnementaux du XXIème siècle.
En effet, une maison autonome est une habitation capable de produire
l'ensemble de ses ressources (eau, électricité, chauffage) pour ses
occupants, ainsi ce type d'habitat permet de réduire considérablement son empreinte écologique, car elle a un faible impact sur l'environnement.
La
maison autonome est aussi appelée maison à énergie zéro, car elle a un
impact sur la fourniture d'électricité (appareil électrique et
l'éclairage), la chaleur (chauffage et production d'eau chaude), l'eau
potable (lavage et une fin domestique). Elle n'est pas reliée aux
différents réseaux d'acheminement en eau potable, d'électricité ou de
gaz, et est particulièrement adaptée pour les zones isolées telles que
la forêt, la montagne, la campagne.
L'indépendance
énergétique s'acquiert par des sources d'énergies renouvelables telles
que l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'énergie hydraulique, la
biomasse, la géothermie. Le degré d'autonomie varie de partiel à total.
La production d'électricité se fait à l'aide d'éolienne domestique, de turbine hydroélectrique, de panneaux photovoltaïques (16 à 24 panneaux sont à prévoir).
Concernant
la production de chaleur, elle est possible avec des équipements tels
qu'un poêle à bois à accumulation, une chaudière à granulés de bois, une
chaudière à condensation, une pompe à chaleur. La production d'eau chaude
sanitaire est produite par un chauffe-eau solaire, ou par des panneaux
solaires thermiques (production de chaleur avec de l'énergie solaire).
L'autonomie
en eau potable est obtenue par l'installation de récupérateur d'eau de
pluie, un ouvrage de captage des eaux souterraines comme un puits. L'eau
récupérée doit être traitée mécaniquement (eau filtrée plusieurs fois
jusqu'à être débarrassée de tout corps), ou chimiquement (produits
ajoutés à l'eau recueillie pour être purifiée). Afin de réduire la
consommation d'eau, il est possible de s'équiper de toilettes sèches à
litière (cette dernière servira à fournir du compost).
Les
besoins énergétiques sont minimisés par l'usage d'une meilleure
isolation des murs (avec des isolants naturels et écologiques plus
performants : laine de chanvre, fibre de bois, de lin, la ouate de
cellulose, le bois, le liège), des combles et du sol, une plus grande
étanchéité à l'air, des jonctions et des passages réseaux, la
ventilation du système de VMC double flux couplée à un puits canadien,
et l'optimisation de l'usage de l'exposition du bâtiment. L'emploi de
matériaux de construction naturels et écologiques renforce la
performance énergétique, comme le bois, le béton cellulaire,
le béton de chanvre, la brique en terre cuite.
La
maison autosuffisante a de nombreux avantages tels que l'indépendance
des réseaux de viabilité publique donc plus aucune facture d'eau,
d'électricité, de gaz.
Le
principal inconvénient de la maison autonome est un surcoût de 15 à 20 %
par rapport à une construction conventionnelle, car elle implique des
frais additionnels comme l'installation de batterie de stockage onéreuse et d'une durée de vie maximale de 10 ans (stockage pour la nuit ou pour les jours de
mauvais temps) pour les
panneaux photovoltaïques. Les batteries et des frais de maintenance et d'entretien des
installations souvent encombrantes comme un ballon solaire, une
chaudière à bois, une éolienne, les batteries lithium, etc...
Il
existe d'autres types d'habitation écologiques proche du concept de la
maison autonome comme la maison passive, qui se distingue comme un
habitat conçu pour se passer de système de chauffage central, elle mise
sur une isolation thermique forte, un système de ventilation performant
et une exposition solaire optimale (de grandes ouverture pour laisser
entrer la lumière naturelle, et une orientation plein sud afin de capter
les rayons du soleil en hiver).
Pour
conclure, la maison passive se concentre ainsi sur la réduction de la
consommation énergétique du bâtiment, et répond à une réglementation
stricte du label PassivHaus.
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